Accueil > Relations bilatérales > Rencontres, visites et documents officiels > Rencontres de haut niveau > Déclarations sectorielles, conventions et accords signés dans le cadre du (...)
Déclarations sectorielles, conventions et accords signés dans le cadre du Sommet franco-espagnol (Montauban, 15 mars 2021) [es]
Déclaration commune
Le Président de la République française et le Président du gouvernement espagnol, réunis le 15 mars 2021 à Montauban pour célébrer le XXVIème sommet franco-espagnol, ont adopté une déclaration commune, disponible en cliquant ici
Déclaration conjointe sur les sujets économiques et financiers dans le cadre du sommet franco-espagnol - Communiqué du ministre de l’économie, des finances et de la relance (Paris, 15 mars 2021)
La France et l’Espagne poursuivent des priorités convergentes pour renforcer la résilience et l’autonomie stratégique de l’UE.
La situation sanitaire liée à la crise de la Covid-19 n’est pas encore stabilisée en Europe et ses effets économiques risquent d’être profonds et durables.
Dans ce contexte, la France et l’Espagne soulignent la nécessité de mobiliser rapidement le plan de relance européen pour surmonter les effets de la crise en déployant dans les meilleurs délais les plans nationaux de relance et de résilience qui doivent contribuer à une croissance durable et inclusive, tout en adaptant les économies européennes aux défis climatiques et numériques.
La mise en oeuvre de la Facilité de relance et de résilience doit également permettre de conduire des investissements et réformes structurelles ambitieuses pour renforcer et transformer nos économies pour les préparer aux défis du futur mais aussi réduire les déséquilibres en zone euro, dans le respect de leur appropriation nationale indispensable à une mise en oeuvre effective et inclusive.
La France et l’Espagne appellent à renouveler la réflexion sur le policy mix européen post-crise, en soulignant l’importance de la coordination des politiques économiques. La consolidation des finances publiques européennes ne devra pas commencer prématurément et devra prendre en compte le contexte macroéconomique actuel pour éviter de brider la reprise comme cela avait été le cas après la grande crise financière. La position budgétaire agrégée en zone euro devra rester en soutien de l’activité aussi longtemps que nécessaire, jusqu’à ce que la reprise soit solidement établie, et en appui de la politique monétaire.
Une bonne coordination des politiques budgétaires nécessitera une différenciation entre pays tenant compte d’une part de leurs marges budgétaires, qui doivent notamment être utilisées par les pays qui en disposent pour soutenir la demande intérieure, et d’autre part de l’impact de la crise sur leur économie et de leur capacité de rebond. L’Espagne et la France soutiennent dans le contexte actuel la prolongation de la clause générale de sauvegarde du Pacte de Stabilité et de Croissance en 2022.
La réforme du cadre de supervision macro-budgétaire européen devra en outre permettre de combiner la réduction symétrique de tous les déséquilibres budgétaires et macroéconomiques avec la possibilité de réaliser des investissements publics considérables. Une attention particulière devra être portée aux propositions de simplification des règles et amélioration de leur transparence et de l’appropriation nationale contribuant à une conception plus efficace et coordonnée de la politique économique européenne.
La France et l’Espagne renouvellent leur engagement en faveur du renforcement de la gouvernance économique de l’UE et de l’approfondissement de l’Union économique et monétaire, en introduisant une capacité de stabilisation permanente, qui pourrait prendre par exemple la forme d’un système de réassurance chômage. À ce titre, les deux pays soutiennent un agenda ambitieux pour mettre en place de nouvelles ressources propres, en accord avec la feuille de route arrêtée par l’accord interinstitutionnel du 10 novembre 2020.
Les deux pays soutiennent l’adoption de conclusions du Conseil en ce sens à la fin du premier semestre 2021. Sur le plan multilatéral, l’Espagne et la France font de l’aboutissement des négociations internationales sur la fiscalité du numérique et l’imposition minimum d’ici mi-2021 une priorité, et appellent à la mise en oeuvre rapide des solutions qui seront retenues, ou, si besoin, d’avancer rapidement dans le cadre de l’UE à la définition et mise en oeuvre d’une taxation au niveau européen.
L’Espagne et la France défendent également l’approfondissement de l’Union bancaire et de l’Union des marchés de capitaux, pour augmenter la capacité et les outils de financement, particulièrement ceux à disposition des PME, au service de la reprise économique, tout en contribuant aux transitions écologique et numérique et en préservant la stabilité financière. Le développement des marchés d’obligations vertes doit être un objectif commun et de l’Union. Le cadre de gestion de crise bancaire doit concerner un nombre important d’entités et protéger l’intérêt du contribuable.
L’approfondissement de l’Union bancaire passe également par l’intégration transfrontalière du système bancaire européen et le système de garantie européenne des dépôts. La France et l’Espagne rappellent en outre l’importance d’une transposition raisonnable des accords de Bâle 3 pour préserver la capacité des banques à financer l’économie et favoriser la relance ainsi que la transition écologique et numérique. L’émergence d’un marché des capitaux pan-européen et de grands acteurs financiers européens de dimension internationale permettrait de développer le rôle international de l’euro, protégeant l’Europe contre des mesures de rétorsion économiques de tierces parties. Un actif européen sûr contribuerait également au renforcement de l’autonomie stratégique de l’Union Européenne. Les travaux en vue de la mise en place d’un euro digital, qui pourrait également aider à renforcer l’autonomie financière de l’Union Européenne, doivent se poursuivre, en associant étroitement l’Euro groupe.
La France et l’Espagne considèrent tous deux qu’il est nécessaire que l’Union Européenne soit en première ligne pour assurer la transformation numérique des services financiers. Ainsi, les deux pays considèrent prioritaires la finalisation et mise en oeuvre concrète de la Stratégie pour les Finances Numériques et de la Stratégie des Paiements de Détail pour créer un cadre règlementaire rendant plus facile l’innovation dans le secteur financier, ce qui permettra d’améliorer la compétitivité de nos économies et bénéficiera à l’ensemble de la société.
Toutefois, le cadre règlementaire de cette révolution dans le milieu financier devra prendre en compte les risques existants, particulièrement en ce qui concerne les cryptoactifs, de manière à apporter les garanties nécessaires et la protection des utilisateurs, similaire à ce qui existe pour d’autres produits financiers.
En matière de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme, l’Espagne et la France appellent à une harmonisation ainsi qu’à un renforcement des règles, de la coopération et de la supervision au niveau européen, notamment sur l’usage des paiements en espèces et des crypto-actifs.
L’Espagne et la France appellent au renforcement de l’autonomie industrielle, technologique et numérique de l’Europe et à la réduction des dépendances stratégiques dans ces domaines et dans d’autres, tout en renforçant le marché intérieur, et à la poursuite d’ambitions élevées pour la décarbonation de l’industrie.
L’Espagne et la France partagent le besoin de répondre aux vulnérabilités identifiées durant la crise et, plus largement, de remédier aux dépendances stratégiques de l’Union par une mise en oeuvre rapide de la stratégie industrielle européenne et l’avancée des travaux engagés par la Commission en matière d’identification des vulnérabilités à la suite des conclusions du Conseil Européen du 2 octobre 2020. Elles entendent continuer à soutenir au sein de l’Union une modernisation du droit de la concurrence et des aides d’État, en tenant mieux compte des enjeux liés à la concurrence internationale, au numérique et à la transition écologique, particulièrement dans le contexte de la mise en oeuvre de la facilité de relance et résilience et du plan de relance européen, tout en garantissant la concurrence au sein du marché intérieur.
La France et l’Espagne sont conscients de l’urgence et de l’opportunité unique attachées à la reprise économique liée à la crise du Covid19 pour améliorer la compétitivité à long terme de l’économie européenne et développer un tissu industriel plus résilient et capable d’apporter de la stabilité, du bien-être et de la prospérité à ses citoyens.
Les deux pays appuient une réforme des lignes directrices européennes pour la création de projets importants d’intérêt européen commun(PIIEC) pour clarifier leur portée, leur organisation et la fonction jouée par les États membres et la Commission Européenne, ainsi que pour mieux rendre compte du besoin de compléter le financement national avec du financement communautaire.
Convaincus du rôle majeur que jouera l’hydrogène dans la décarbonation de l’industrie et du secteur de la mobilité lourde, la France et l’Espagne s’engagent à coopérer pour promouvoir et développer cette filière. Les projets importants d’intérêt européen commun seront essentiels pour y parvenir.
La France et l’Espagne soutiennent la mise en place d’un PIIEC pour l’électronique et la connectivité pour renforcer l’industrie européenne sur l’ensemble de la chaîne de valeur : depuis l’écosystème de conception jusqu’au premier déploiement industriel de technologies électroniques avancées.
Pour faire avancer l’Europe du numérique, l’Espagne et la France s’engagent pour l’élaboration d’un PIIEC pour les nouveaux services et infrastructures Cloud, qui permettra le développement de solutions Cloud souveraines, sécurisées et fiables et ainsi protéger les données des entreprises et citoyens européens.
Tant la France que l’Espagne soutiennent les initiatives en faveur de la régulation économique des plateformes et des contenus hébergés par ces plateformes qui permettront d’assurer un terrain de jeu équitable et de préserver l’innovation en Europe. En ce sens, elles saluent les propositions de la Commission sur le Digital Services Act (DSA) et le Digital Markets Act (DMA).La France et l’Espagne saluent les avancées vers une économie de la donnée nationale et européenne, et accueillent avec satisfaction la proposition de la Commission concernant le Data Governance Act (DGA).
Dans ce contexte, l’Espagne et la France analyseront les voies de collaboration possibles pour promouvoir la neutralité des plateformes d’intermédiation de la donnée, la protection des données non personnelles confidentielles, l’internationalisation des services et produits basés sur les données, ainsi que l’accès à leurs espaces nationaux de données.
Le développement de la nouvelle économie numérique passe par le soutien aux startups, en établissant des mécanismes qui facilitent leur création et développement. L’Espagne et la France s’engagent à travailler en faveur des startups et à chercher des mécanismes de coopération permettant le développement de ces entreprises et favorisant l’émergence de licornes, afin que les entreprises européennes puissent être en première ligne de l’économie numérique à l’échelle mondiale.
L’Espagne et la France maintiennent leur engagement en faveur de la cyber-sécurité, qui constitue une des bases pour une économie et pour une société digitale résiliente et souveraine. Les deux pays continueront leur collaboration dans la lutte contre la cyber-délinquance et le renforcement des capacités de cyber-sécurité des citoyens et entreprises.
La France et l’Espagne soutiennent l’émergence de projets industriels structurants européens dans le domaine de la santé en favorisant l’émergence d’un PIIEC pour favoriser l’innovation de ces industries. À cette fin, elles exploreront des projets communs pour soutenir les capacités de production européennes dans les équipements et produits de santé clés à la gestion de crise, comme les molécules critiques et les vaccins.
Le renforcement de l’autonomie industrielle, technologique et numérique de l’Europe passe par la formation en compétences numériques et vertes tant des travailleurs comme des entreprises de toutes tailles.
L’Espagne et la France sont conscientes de l’importance des compétences pour la transformation numérique et verte, et souhaitent travailler conjointement dans ce domaine.
L’Espagne et la France appellent à prendre en compte le défi du changement climatique en coordonnant leurs positions sur le renforcement des différents instruments de la politique climatique de l’UE, notamment sur le marché carbone européen (EU ETS), via des outils assurant un prix du carbone ambitieux. L’Espagne et la France soutiennent la mise en place du mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) de l’UE compatible avec les règles de l’OMC d’ici 2023 et reposant sur un système miroir à l’EU ETS actuel et conviennent de coordonner leurs positions par le biais de l’organisation d’échanges techniques renforcés.
Forts de liens économiques bilatéraux déjà particulièrement intenses et multiformes, la France et l’Espagne souhaitent développer de nouveaux axes de coopération économique afin d’intensifier encore plus et de tirer tout le potentiel de leurs liens économiques. La France et l’Espagne se félicitent de la densité de la relation économique bilatérale, marquée par des flux élevés d’échanges commerciaux et d’investissements croisés et sources d’emplois des deux côtés de la frontière, en particulier dans l’industrie et les services.
La France et l’Espagne se félicitent du dialogue initié entre les communautés d’affaires et encouragent son développement avec la perspective d’un second forum d’affaires MEDEF–CEOE, afin que les Sommets bilatéraux puissent coïncider, à l’avenir, avec un forum économique se tenant en parallèle. À cette fin, elles saluent la déclaration conjointe des deux organisations patronales relative au développement de leurs relations de travail.
La France et l’Espagne saluent aussi le travail réalisé par les Chambres de commerce bilatérales officielles dans les deux pays en faveur des relations économiques et commerciales bilatérales, et se félicitent de la collaboration et des échanges professionnels initiés entre Business France et ICEX España Exportación e Inversiones.
L’Espagne et la France soulignent en particulier le dynamisme des relations économiques bilatérales et des partenariats industriels dans plusieurs secteurs emblématiques (industrie ferroviaire, transport urbain, automobile, énergies renouvelables et télécommunications) et encouragent le développement de nouveaux investissements croisés. Les deux pays s’engagent à faciliter les investissements et le climat des affaires dans l’intérêt commun, dans le cadre des règles de concurrence du marché unique.
S’agissant du transport ferroviaire, et en ligne avec les objectifs de décarbonation et d’amélioration de la compétitivité de leurs économies, la France et l’Espagne s’engagent à améliorer les connexions transfrontalières en soutenant les actions déjà prévues.
La France et l’Espagne partagent le souhait d’accélérer la transformation de l’industrie pour assurer sa compétitivité et son rôle majeur pour mener à bien les transitions écologique et numérique, en accompagnant le secteur avec les ressources et les aides de l’UE nécessaires pour ses projets d’innovation et le financement de ses actifs et de préparer l’avenir sur des sujets d’intérêt commun.
La poursuite du développement des interconnexions électriques, dans un cadre économique, social et environnemental soutenable et sur la base d’un financement européen adéquat, permettra de renforcer l’intégration et le verdissement de nos matrices énergétiques respectives.
L’Espagne et la France ont l’objectif de contribuer conjointement au développement de la recherche scientifique et technologique de pointe dans le domaine des technologies ouvertes de calcul, avec un accent particulier mis sur le calcul intensif et l’objectif de développer des solutions et des technologies européennes réduisant notre dépendance extérieure dans ce domaine.
La France et l’Espagne encouragent le développement de coopérations entre institutions financières publiques, en intensifiant les échanges d’expérience entre les opérateurs publics des deux pays en charge des instruments financiers et de l’appui aux entreprises et à l’innovation [pour mémoire : Bpifrance, ICO, Cofides, CDTI, CESCE], dans le contexte des défis liés à la crise et des enjeux de modernisation du tissu productif. La France et l’Espagne encouragent aussi le développement de la coopération dans le domaine du financement climatique.
Les deux gouvernements souhaitent mettre en avant l’importance donnée à la mobilisation du capital pour innover et élargir le marché des opportunités d’investissement alignées avec les objectifs climatiques de l’Accord de Paris et du Pacte vert européen.
L’Espagne et la France partagent l’ambition d’intégrer l’objectif de lutte contre le changement climatique dans le cadre multilatéral régissant l’octroi des financements export publics, et mobilisent ces outils au niveau national pour servir la transition vers une économie bas carbone.
L’Espagne et la France encouragent l’échange gratuit et simultané de personnels entre leurs administrations économiques pour rapprocher leurs positions sur les sujets économiques et financiers européens./.
(Source : site Internet du ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance)
Sommet franco-espagnol - Communiqué du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports (Paris, 15 mars 2021)
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, et Isabel Celaá, ministre espagnole de l’éducation et de la formation professionnelle ont échangé, en marge du 26ème sommet franco-espagnol, afin de renforcer la coopération éducative entre nos deux pays.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, et Isabel Celaá, ministre espagnole de l’éducation et de la formation professionnelle ont échangé, en marge du 26ème sommet franco-espagnol, afin de renforcer la coopération éducative entre nos deux pays dans trois domaines précis : la mobilité des futurs professeurs, le développement de la coopération entre campus professionnels français et centres de formation professionnelle espagnols, et l’apprentissage de la langue et de la culture du partenaire.
Particulièrement soucieux de porter ces priorités au niveau européen, les deux ministres ont rappelé leur attachement à la construction de l’espace européen de l’Éducation.
Convaincus que la formation et l’enseignement professionnels sont de nature à rendre nos économies plus durables et nos sociétés plus dynamiques et inclusives, ils ont souhaité traduire cette vision commune par le renforcement de partenariats stratégiques. Ainsi, dix projets pilotes associant des campus des métiers et des qualifications français et des centres de formation professionnelle espagnols, seront lancés dans des secteurs d’avenir pour les économies des deux pays : industries du futur (transports et logistique), économie verte (efficacité énergétique, énergie solaire, traitement des eaux), et tourisme innovant (gastronomie et restauration).
Un engagement en faveur de la mobilité des étudiants se destinant au métier de professeur
Afin de placer l’Europe et la mobilité au cœur de la formation des futurs professeurs, Jean-Michel Blanquer, Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Isabel Celaá et Manuel Castells, ministre espagnol des universités, ont signé une déclaration d’intention conjointe.
À partir de la prochaine rentrée universitaire, un projet pilote sera lancé, associant les instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (INSPÉ) de Bretagne, Bordeaux, Lille, Nantes et Rouen, et les universités de Grenade, Jaén, Valladolid, Cordoue, l’Université du Pays Basque, l’Université Publique de Navarre et l’Université de Murcie. Cette initiative permettra de renforcer la mobilité tout au long de la carrière des professeurs, en commençant par les étudiants en Master Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF) : valorisation et reconnaissance des mobilités, comparaison des pratiques, partage d’expériences.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre des initiatives européennes pour favoriser la mobilité des étudiants et des professeurs comme le programme ERASMUS+, les Universités européennes ou encore les Académies européennes des professeurs.
L’apprentissage des langues et des cultures
Les ministres ont également rappelé que l’apprentissage des langues française et espagnole constitue le socle de l’amitié entre la France et l’Espagne et de leur coopération éducative.
Dans chacun des deux pays, la langue du partenaire connaît une croissance soutenue et demeure la plus apprise après l’anglais. En France, en 2020, ce sont ainsi 3281762 élèves qui apprennent l’espagnol. Plusieurs programmes contribuent à enrichir l’apprentissage de ces langues, en proposant des parcours d’excellence culturelle et linguistique : les sections internationales espagnoles implantées en France (2.501 élèves dans le second degré en 2020), les 303 sections bilingues francophones implantées en Espagne (plus de 38.000 élèves en 2020) et les 212 sections binationales Bachibac (92 en France, 120 en Espagne). Ces sections permettent d’obtenir le baccalauréat et le bachillerato et scolarisent 9 299 élèves en 2020 (5.842 en France et 3.457 en Espagne).
Mme Celaá et M. Blanquer ont rappelé les acquis de ces programmes et ont souhaité en conforter le développement. Pour cela, ils ont signé deux nouveaux accords afin de renforcer la coopération entre les deux systèmes éducatifs, tout particulièrement en cas de situation exceptionnelle, comme nous l’avons connu en 2020, dans le contexte de la pandémie.
Les ministres se sont tout particulièrement félicités du dynamisme et de la créativité des élèves des sections Bachibac et en particulier le lycée espagnol IES Eras de Renueva de León, lauréat du concours franco-espagnol de création d’un nouveau logo pour les sections Bachibac.
Importance de l’éducation en présentiel
Pendant la réunion, les ministres Celaá et Blanquer ont par ailleurs souligné l’importance du maintien des cours en présentiel malgré la pandémie, comme l’ont fait les deux pays, durant cette année scolaire. Ils ont salué l’effort de la communauté éducative pour parvenir à ce résultat et ont insisté sur la nécessité d’accroître l’investissement public dans l’éducation pour surmonter l’impact de l’épidémie chez les élèves, particulièrement les plus vulnérables./.
(Source : site Internet du ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports)
Sommet franco-espagnol - Communiqué du ministère de la culture (Paris, 16 mars 2021)
Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la culture, a participé au XXVIème Sommet franco-espagnol, qui s’est tenu en visioconférence, le 15 mars.
En marge de sa participation à la plénière du Sommet, la ministre de la culture s’est entretenue avec José Manuel Rodriguez Uribes, ministre de la culture et des sports du Royaume d’Espagne.
Lors de cet entretien, les deux ministres ont échangé sur l’impact de la crise sanitaire liée à la COVID-19 sur les acteurs culturels en France et en Espagne et sur les mesures mises en place dans les deux pays pour y faire face. La ministre a évoqué l’effort très important réalisé en faveur de la culture au sein du plan de relance français, afin de refonder les politiques culturelles et d’aider les acteurs de la culture à se projeter dans l’avenir.
Les deux ministres ont également échangé sur les moyens de renforcer la coopération qui lie la France et l’Espagne en matière culturelle, notamment dans le domaine du livre.
Les enjeux européens étaient aussi au coeur des discussions, en particulier la directive sur le droit d’auteur et les droits voisins dans le marché unique numérique, pour l’adoption de laquelle la France et l’Espagne s’étaient fortement mobilisées. Les ministres ont également rappelé, dans une déclaration d’intention signée à l’issue de leur rencontre, que la mise en oeuvre de cette directive doit faire l’objet d’une attention toute particulière. Ils soulignent le rôle fondamental du droit d’auteur pour garantir la rémunération des créateurs et la diversité de la création dans l’environnement numérique et appellent à une stricte application de l’article 17 de la directive, destiné à garantir un juste partage de la valeur créée par l’exploitation des oeuvres sur les plateformes de partage de contenus en ligne.
La ministre s’est également entretenue avec Mme Carmen Calvo, première Vice-présidente du Gouvernement espagnol et ministre de la Présidence, des relations avec le Parlement et de la mémoire démocratique.
Cet entretien a permis d’évoquer les enjeux liés aux archives dans le prolongement de l’accord signé entre les deux pays en 2006, et les moyens de relancer la coopération sur les archives et fonds documentaires relatifs à la guerre civile espagnole, l’exil et ses conséquences. Enfin les ministres ont échangé sur la programmation qui pourrait accompagner le 50ème anniversaire de la mort de Pablo Picasso, que les autorités des deux pays souhaitent célébrer conjointement en 2023./.
(Source : site Internet du ministère de la culture)
Sommet franco-espagnol - Déclaration conjointe de M. Julien Denormandie, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, et de M. Luis Planas Puchades, ministre de l’agriculture, de la pêche et de l’alimentation du Royaume d’Espagne - Communiqué du ministère de l’agriculture et de l’alimentation (Paris, 15 mars 2021)
Alors que le secteur agricole et agroalimentaire européen se trouve à un moment clé, à la fois du fait de la pandémie du COVID-19, qui a mis en évidence l’importance d’avoir un tissu productif et une chaîne alimentaire solides et résilients, et du fait des négociations en cours pour dessiner la future Politique Agricole Commune (PAC), les ministres de l’agriculture de la F rance et de l’Espagne :
Se félicitent des bons résultats obtenus au cours des derniers mois dans les Accords conclus au sein du Conseil, aussi bien en ce qui concerne le budget 2021-2027 que la réforme de la PAC, où l’alliance des deux pays a joué un rôle essentiel. Les accords obtenus représentent un pas important vers une politique agricole qui s’adapte aux besoins actuels de l’UE, qui répond également à des objectifs économiques, environnementaux, sociétaux et territoriaux, tout en renforçant de manière significative le niveau des ambitions environnementales et en apportant la sécurité nécessaire aux exploitants agricoles. Le tout dans un cadre budgétaire stabilisé des fonds alloués à cette politique dans les prochaines années.
Appellent à une conclusion rapide des négociations sous présidence portugaise sur l’ensemble des textes en cours de discussion.
S’engagent à continuer à travailler ensemble dans la dernière étape des négociations de la PAC, afin que l’équilibre trouvé dans l’accord du Conseil entre l’ambition environnementale de cette politique et le besoin d’assurer la viabilité des exploitations agricoles soit préservé à l’issue des trilogues entre co-législateurs et la Commission européenne. Les deux pays portent en particulier une ambition forte concernant le futur éco-régime à condition qu’il soit assorti des flexibilités nécessaires dans sa mise en oeuvre. Les deux pays s’engagent également à redoubler leurs efforts afin de garantir que le nouveau modèle de mise en oeuvre représente une réelle simplification, aussi bien pour les administrations que pour les bénéficiaires, notamment par la reconnaissance d’un droit à l’erreur pour ces derniers.
Rappellent leur attachement aux outils de gestion des marchés et des crises de l’organisation commune de marchés, qui ont à nouveau montré leur utilité durant la crise sanitaire. Les deux ministres appellent à tirer parti de la négociation en cours afin de les rendre plus efficaces, en lien avec les propositions du Parlement. En particulier, afin de donner une visibilité suffisante aux producteurs, le système des autorisations de plantation dans le secteur viticole doit pouvoir être maintenu après 2030.
Expriment leur soutien à la stratégie « De la ferme à la table » de la Commission européenne de mai 2020, dont le développement législatif remodèlera les systèmes alimentaires de l’Union Européenne au cours de la prochaine décennie, dans tous les domaines de l’alimentation, de la production primaire, de la transformation, de la distribution, de la santé, de la nutrition, du commerce et de l’environnement. Les deux pays conviennent de travailler sur une approche commune en vue des travaux législatifs européens qui découleront de cette stratégie. Ils demandent une harmonisation rapide en matière d’étiquetage de l’origine des produits, une révision du paquet relatif aux produits phytosanitaires et l’adoption d’une nouvelle stratégie en faveur du bien-être animal.
Compte tenu du contexte actuel dans lequel la santé animale et végétale revêt une importance particulière pour la société, où le concept de « une seule santé » (« One Health ») est plus que jamais d’actualité et que des défis de grande importance sociale et économique subsistent pour les deux pays, tels que la propagation de la Peste Porcine Africaine en Europe ou la présence du virus de l’influenza aviaire en France, les deux pays :
Soulignent l’importance de la coopération entre l’Espagne et la France en matière de santé animale et de santé végétale, un outil essentiel pour la préservation du statut sanitaire des deux pays, dans la mesure où ils partagent une large frontière terrestre.
Ils se félicitent de la collaboration mutuelle intense qui s’est développée au cours des dernières décennies entre les administrations des deux pays dans le cadre de la « Rencontre hispano-franco-andorrane vétérinaire et phytosanitaire », dont la célébration du 60e anniversaire est prévue à l’automne 2021 à Toulouse, après l’annulation en 2020 dans le contexte de la crise sanitaire, à laquelle les deux ministres assisteront en signe de leur soutien fort à ce forum.
Ils s’engagent à renforcer leur collaboration afin de recentrer les efforts dans les domaines les plus urgents de la lutte et prévention contre certains dangers sanitaires, notamment la mise en place d’un protocole pour la Fièvre Catarrhale Ovine (FCO) dans le cadre de la mise en oeuvre de la future Loi de Santé Animale, la peste porcine africaine ou Xylella, et pour l’harmonisation des exigences sanitaires et phytosanitaires dans le cadre du commerce avec le Royaume-Uni.
Au vu des préjudices importants causés par l’imposition par les États-Unis, en octobre 2019, de droits de douane supplémentaires sur les exportations de produits agroalimentaires essentiels pour la France et l’Espagne, les ministres des deux pays :
Saluent l’annonce récente de la suspension de ces droits additionnels pour quatre mois.
Rappellent qu’ils ont toujours exprimé leur rejet total de ces droits de douane additionnels, car ils résultent d’un conflit totalement indépendant au secteur agroalimentaire qui a entraîné une perte de compétitivité et d’un marché stratégique pour les exportations, ainsi qu’une grave perte de revenus pour les producteurs européens.
S’engagent à établir une stratégie commune pour porter à la connaissance de la Commission Européenne la nécessité de soutenir les filières les plus touchées, notamment avec la mise en place d’un fonds de compensation européen pour la filière vitivinicole et l’objectif de parvenir à une résolution définitive du conflit.
Alors que la crise COVID rend extrêmement difficile la poursuite des travaux et des réunions présentielles des Comités mixtes entre les deux pays sur les questions agricoles, les ministres :
Souhaitent exprimer leur engagement et leur soutien à cet instrument, créé dans les années 1990 dans le secteur des fruits et légumes, pour encourager le dialogue direct entre les professionnels des deux pays dans le but de résoudre les différences et de tisser des alliances communes, notamment vis-à-vis de l’Union européenne. Le Comité Mixte des Fruits et Légumes, qui se réunit depuis près de deux décennies et a ensuite intégré des représentants de l’Italie et du Portugal, a récemment été étendu au secteur vitivinicole.
Souhaitent partager l’intérêt des échanges qui peuvent avoir lieu également entre les filières agricoles des régions ultra-périphériques des deux pays.
Expriment leur gratitude aux représentants des secteurs des deux pays pour leur forte implication tout au long de ces années, qui, grâce à leurs efforts incessants, ont réussi à maintenir le contact, l’échange et le partage d’expériences, y compris en temps de pandémie, contribuant ainsi avec succès à la bonne entente entre les deux pays.
S’engagent à continuer à promouvoir ces Comités pour défendre les intérêts des filières concernées./.
(Source : site Internet du ministère de l’agriculture et de l’alimentation)
Déclaration conjointe de Mme Barbara Pompili, Ministre de la Transition écologique de la République française et de Mme Teresa Ribera, 4e Vice-présidente, en charge de la Transition écologique et du Défi démographique du Royaume d’Espagne
Avec l’objectif de répondre aux défis majeurs que représentent la lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité, de la mer et des océans, la France et l’Espagne réaffirment leur solide détermination à agir conjointement dans leur relation bilatérale, sur le plan communautaire, et à l’échelle mondiale.
La France et l’Espagne soulignent les nombreuses priorités qu’elles partagent, comme la mise en œuvre du Pacte vert européen, pour la réussite de la transition écologique et climatique que l’Union européenne s’est engagée à accélérer.
Nos deux pays affirment solennellement leur soutien à la mise en œuvre rapide de l’intégralité des dispositions de l’accord de Paris et saluent le retour en son sein des États-Unis d’Amérique pour renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique et poursuivre les efforts visant à limiter l’augmentation de la température moyenne globale à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels, comme la science le recommande.
Dans ce contexte, la France et l’Espagne rappellent et soulignent les liens intrinsèques entre dérèglement climatique, perte de biodiversité, avancée de la désertification et leurs conséquences sur la santé humaine.
Nos deux pays se sont engagés pour la neutralité climatique au plus tard en 2050 et prévoient de rappeler dans chaque forum international la nécessité d’un relèvement de l’ambition climatique dans le cadre de l’accord de Paris. De même, l’ambition environnementale, l’importance de la lutte contre la déforestation importée, les principes de l’économie circulaire et la réduction de l’empreinte carbone de nos économies constituent des priorités partagées par la France et l’Espagne.
La coopération bilatérale entre la France et l’Espagne doit être à la hauteur du défi historique que représentent ces sujets. Cette coopération s’articulera donc selon les actions suivantes :
1/ Pour réaffirmer le leadership climatique de l’Union européenne
La France et l’Espagne soulignent leur volonté d’agir conjointement dans le cadre de la CoP 26 de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques afin d’accélérer la mise en œuvre de l’accord de Paris et d’obtenir un rehaussement significatif des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 au niveau mondial en lien avec l’Union européenne. Elles porteront également des positions fortes sur les horizons temporels communs aux contributions déterminées au niveau national, la préparation du bilan mondial, les enjeux relatifs à l’adaptation, le traitement de la question de la finance climat, et l’adoption de règles d’application robustes relatives à l’article 6 de l’accord de Paris garantissant l’intégrité environnementale du système et son ambition.
Cette année, la présidence italienne du G20 et la nouvelle administration aux États-Unis nous donnent l’opportunité de faire un pas en avant très significatif en termes d’ambition climatique et d’engagement en faveur du multilatéralisme. La France et l’Espagne agiront conjointement dans ce cadre.
Face à la forte croissance des émissions liées à la climatisation et à la réfrigération, la France et l’Espagne s’engagent à agir ensemble en faveur de la transition de ce secteur, notamment grâce à l’amélioration de l’efficacité énergétique ainsi qu’à la mise qu’à la mise en œuvre d’une fiscalité appropriée pour ces émissions comme l’Espagne a mis en place.
2/ Pour une Europe en route vers la neutralité carbone
Afin d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 et de respecter nos engagements pour 2030, la France et l’Espagne soutiennent la mise en place de mesures ambitieuses et cohérentes telles que proposées dans le Pacte vert, alors que l’accélération de la transition écologique est rendue d’autant plus indispensable dans le contexte post-COVID19. Cette ambition passe en premier lieu par l’adoption rapide de la Loi climat afin d’ancrer dans la législation européenne les objectifs climatiques de réduction des émissions nettes de gaz à effet de serre à −55 % au moins en 2030 par rapport à 1990, auxquels le Conseil européen s’est engagé.
La France et l’Espagne soulignent l’importance de la publication par la Commission d’ici juin 2021 du paquet législatif « Fit for 55 », qui devra permettre d’aligner le cadre énergie climat européen avec le nouvel objectif climatique de −55 % pour 2030.
La mise en œuvre du pacte vert européen passe par l’introduction rapide (janvier 2023) d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), compatible avec les règles de l’OMC afin de lutter plus efficacement que les instruments existants contre les fuites de carbone. Nos deux pays travaillent étroitement pour atteindre cet objectif. La France et l’Espagne soulignent l’importance d’avoir un MACF fondé dans un premier temps sur des secteurs pilotes, pour viser des productions exposées aux fuites de carbone, en explorant également son application sur les interconnexions électriques avec des pays tiers.
La France et l’Espagne souhaitent en particulier que le marché carbone européen (EU ETS) soit significativement renforcé. Cette réforme ambitieuse de l’ETS devra inclure un prix robuste du carbone sur l’ensemble de l’ETS afin d’envoyer les signaux nécessaires pour la sortie des énergies fossiles au niveau européen.
Nos deux pays appellent l’Union européenne à proposer des mesures efficaces pour réduire les émissions de tous les modes de transport, y compris aérien et maritime. En particulier, la France et l’Espagne souhaitent une révision ambitieuse des normes d’émissions de CO2 des véhicules légers, qui se fixe pour objectif d’arrêter la mise sur le marché européen de véhicules émettant des gaz à effet de serre au plus tard en 2040 et de rehausser notamment l’objectif 2030.
La France et l’Espagne demandent également à la Commission une proposition rapide des futures normes d’émissions de polluants des véhicules légers et lourds Euro 7. C’est un enjeu majeur de santé publique.
Les deux pays conviennent que la nouvelle stratégie d’adaptation de l’UE, récemment approuvée, renforcera les politiques et les mesures visant à anticiper les impacts attendus et à rendre la France et l’Espagne plus sûres et plus résilientes aux impacts et aux risques du changement climatique, capables d’anticiper, de répondre et de s’adapter à un contexte climatique changeant. Cette stratégie est particulièrement pertinente pour les deux pays dans un contexte où leurs territoires sont davantage touchés par les impacts du changement climatique notamment des effets de la chaleur extrême, de la pénurie d’eau, de la sécheresse, des incendies ou des pertes dans l’agriculture. En ce sens, les deux pays reconnaissent la nécessité de travailler dans des domaines tels que les effets transfrontaliers du changement climatique, les ressources d’eau, les écosystèmes de montagne, l’agriculture et la biodiversité, la prévention des impacts du changement climatique sur la santé, ainsi que les impacts du changement climatique sur les océans.
Le développement de l’économie circulaire permet de montrer à nos citoyens que la transition écologique est concrète, s’incarne dans la vie quotidienne et, pour nos entreprises, qu’elle est porteuse de développement économique. La France et l’Espagne soutiennent le plan d’action pour l’économie circulaire présenté par la Commission européenne, notamment en ce qui concerne l’interdiction des plastiques à usage unique et la réduction des déchets. La France et l’Espagne souhaitent particulièrement œuvrer pour une législation renforcée sur les batteries garantissant dans le même temps la souveraineté industrielle et technologique de l’UE et son ambition environnementale, notamment par une gestion performante des déchets, facilitant leur réemploi.
De façon transversale, l’Espagne et la France sont favorables au renforcement des dispositifs d’affichage environnemental obligatoire des produits, incluant l’empreinte carbone afin de permettre les choix les plus éclairés des consommateurs.
3/ Pour une transition énergétique verte, équitable et ambitieuse
La France et l’Espagne réaffirment leur engagement ferme de développer leurs interconnexions électriques.
Les deux pays suivront régulièrement les progrès accomplis, notamment dans la construction du projet Golfe de Gascogne, dans le cadre du groupe de travail bilatéral d’échange sur l’énergie.
Les deux pays saluent la signature d’un accord de coopération entre les gestionnaires de réseaux de transport RTE et REE pour travailler à des solutions complémentaires de court terme (optimisation des interconnexions existantes) et de long terme (étude de projets de lignes transfrontalières supplémentaires et des besoins de renforcement associés)dans le cadre fixé par les règles et objectifs nationaux et européennes, notamment le règlement relatif à la gouvernance de l’Union de l’énergie et des plans nationaux énergie-climat. Au-delà du projet Golfe de Gascogne, l’optimisation des infrastructures existantes devrait permettre des gains significatifs à court terme, et des projets supplémentaires viseront une augmentation importante des capacités d’interconnexion à l’horizon 2030.
Les deux pays réitèrent leur engagement à travailler ensemble avec les autres États membres et la Commission européenne sur la modernisation du Traité sur la Charte de l’énergie afin d’assurer, dans un délai raisonnable, son alignement sur l’Accord de Paris, les objectifs du Pacte vert européen et l’engagement à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 tout en garantissant la primauté du système juridique de l’UE. Si cette révision s’avérait impossible, les deux pays plaident pour une sortie coordonnée des Etats membres et de l’UE du Traité.
Convaincues du rôle majeur que jouera l’hydrogène dans la décarbonation de l’industrie et du secteur de la mobilité lourde, la France et l’Espagne s’engagent à coopérer pour promouvoir et développer cette filière. Les projets importants d’intérêt européen commun seront essentiels pour y parvenir.
La France et l’Espagne souhaitent une révision ambitieuse des directives sur l’efficacité énergétique et sur les énergies renouvelables, à la hauteur du rehaussement de l’ambition climatique. Elles plaident ainsi pour le rehaussement à 38-40% d’un objectif contraignant de part d’énergies renouvelables pour 2030, conformément à l’étude d’impact de la Commission ; cet objectif devrait être contraignant, y compris au niveau national. De même, la France et l’Espagne souhaitent renforcer la directive efficacité énergétique existante en rehaussant l’objectif d’économies d’énergie à 36-37% de consommation finale d’énergie correspondant à l’étude d’impact de la Commission et en renforçant l’objectif annuel contraignant s’appliquant à chaque État membre, de sorte à rendre celui-ci cohérent avec l’objectif global d’économies d’énergie à l’horizon 2030.
La France et l’Espagne souhaitent que la révision en cours du règlement RTE-E permette de l’adapter aux nouveaux objectifs du cadre énergie-climat de l’Union européenne à horizon 2030 et 2050 et considèrent notamment que les nouveaux investissements dans les énergies fossiles ne doivent pas être soutenus par l’UE. Les deux pays soulignent l’importance de l’énergie éolienne offshore pour faciliter la décarbonation du système électrique. Les deux pays partageront leur expérience, notamment pour le déploiement d’éolien offshore flottant et échangeront sur les projets à proximité de leurs frontières maritimes dans un cadre de coopération.
Compte tenu de l’importance de la mobilité électrique sur la voie de la décarbonation et du soutien que la France et l’Espagne envisagent de lui donner dans le cadre des plans de relance, nos deux pays souhaitent aligner leurs stratégies nationales de planification des infrastructures de recharge électrique pour s’assurer que les corridors de chaque pays ont une continuité transfrontalière.
La France et l’Espagne s’engagent à promouvoir l’utilisation de technologies durables de production de carburant d’aviation en particulier celles dérivées des déchets, qui permettent de progresser vers la décarbonation du secteur aérien conforme à de critères solides de durabilité. Dans ce cadre et considérant leur étroite collaboration existante au niveau international dans les différentes instances consacrées à l’aviation, la signature d’une déclaration d’intention sur la promotion des carburants durables pour l’aviation entre la France et l’Espagne vise à renforcer leur coopération en favorisant les synergies économiques et industrielles entre les agents économiques de leurs deux pays, afin qu’un marché européen des carburants d’aviation durables puisse émerger le plus rapidement possible, conformément aux objectifs nationaux et européens.
4/ Pour une ambition internationale renouvelée en faveur de la biodiversité et la prévention de la désertification
La France et l’Espagne sont déterminées à faire de toutes les rencontres internationales des étapes clés pour l’adoption d’un cadre stratégique mondial pour la biodiversité post-2020 ambitieux en accordant une attention particulière à la coopération transfrontalière, la planification et la gestion conjointe des ressources naturelles lors de la COP 15 en Chine.
La France et l’Espagne s’engagent à œuvrer pour obtenir l’adhésion du plus grand nombre de pays à la coalition pour la haute ambition pour la nature et les peuples, qui vise à l’adoption, lors de la COP15, de l’objectif mondial de protéger 30 % des aires marines et terrestres.
La France et l’Espagne se mobiliseront pour renforcer l’approche « Une seule santé » intégrant toutes les dimensions y compris environnementales et sociales du risque d’émergence de zoonoses.
La France et l’Espagne reconnaissent que le Congrès de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (prévu à Marseille du 3 au 11 septembre 2021) sera une étape majeure pour continuer de sensibiliser les parties intéressées à l’urgence d’une action déterminée en faveur de la préservation de la biodiversité, des eaux, de la mer et des espaces terrestres.
La France et l’Espagne s’engagent à renforcer la coopération sur les ressources en eau, à travailler ensemble pour améliorer l’efficacité dans l’utilisation d’eau dans le cadre d’une économie circulaire, pour progresser conjointement vers la dépollution et le bon état des masses d’eau et pour accroître leur résilience climatique. La France et l’Espagne s’engagent à œuvrer pour l’adhésion du plus grand nombre de pays à l’initiative mondiale " Eau et assainissement pour tous " et à promouvoir des actions communes pour accélérer la mise en œuvre de l’ODD6.
5/ Pour une Europe protectrice de la biodiversité
La France et l’Espagne soutiennent la stratégie biodiversité ambitieuse de l’UE, en particulier en matière de protection avec un objectif d’étendre le réseau des aires protégées à 30 % du territoire, avec 10 % en protection forte. Cette protection forte ne doit pas exclure les activités humaines, mais au contraire permettre une cohabitation harmonieuse de l’homme et de la nature. Cette coexistence sera prise en compte dans la mise en œuvre de toutes les actions que la Commission Européenne envisage dans le cadre de la stratégie.
La France et l’Espagne soutiennent le principe d’une réglementation européenne nouvelle en matière de conservation et de restauration de la biodiversité au plan européen et sont favorables à une directive cadre pour le rétablissement d’écosystèmes sains, fixant des objectifs de restauration contraignants et réalistes, en vue de fixer un cap pour 2030, y compris dans l’hypothèse d’une absence de contrainte internationale. À cette fin, nos deux pays souhaitent pouvoir travailler en lien étroit avec la Commission européenne et les États membres afin de créer les conditions techniques d’une politique de restauration de la nature indispensable et efficace, avec l’objectif que la proposition législative de la Commission soit publiée rapidement après la tenue de la COP 15.
La France et l’Espagne appellent la Commission à publier rapidement un corpus législatif européen robuste pour lutter contre la déforestation importée, la dégradation des forêts et promouvoir la consommation de produits issus de chaînes d’approvisionnement libres de déforestation avec des mesures portant sur le partage des informations, la transparence, la traçabilité, la labellisation et l’étiquetage, la définition des produits concernés, l’accompagnement des pays producteurs et des dispositions dans les accords commerciaux.
La France et l’Espagne appellent la Commission à mettre en œuvre un cadre d’action robuste et concret pour obtenir des résultats tangibles et décisifs pour la protection des pollinisateurs victimes d’une utilisation trop importante des pesticides chimiques. Nos deux pays conviennent que ce sujet illustre le besoin d’innover afin de trouver d’autres produits ou techniques de substitution moins toxiques, retirer du marché progressivement les substances chimiques les plus dangereuses et ne plus exporter vers des pays tiers les substances chimiques dangereuses interdites en UE.
La France et l’Espagne soutiennent la proposition de la Commission européenne visant, à la demande du Conseil, de renforcer le cadre réglementaire européen afin de limiter de manière très stricte le commerce de l’ivoire sur le territoire de l’Union.
La préservation de l’ours brun dans les Pyrénées est l’un des enjeux emblématiques tant en matière de coopération bilatérale franco-espagnole qu’en matière de protection de la biodiversité. La France et l’Espagne s’engagent à œuvrer conjointement et en coordination pour la conservation de la population pyrénéenne d’ours brun. Elles condamnent fermement les actions de destruction intervenues en 2020 de part et d’autre des Pyrénées. Elles s’engagent à renforcer leur coopération scientifique, par le partage de données de suivi de l’espèce. Elles s’engagent par ailleurs à conduire de manière coordonnée des actions destinées à garantir la poursuite de l’évolution positive de la population ursine. Le dépôt par la France, en février 2021, d’un dossier LIFE ours qui comporte des actions transfrontalières, constitue un signe encourageant dont elles se réjouissent.
6/ Pour des océans et des mers durables
La France et l’Espagne rappellent leur engagement commun de créer un réseau représentatif d’aires marines protégées dans l’océan Austral. Nos deux pays s’engagent à travailler ensemble et à tout mettre en œuvre pour atteindre cet objectif, en particulier en ralliant un maximum de pays pour obtenir un consensus décisionnel lors de la réunion, en octobre 2021, de la Convention pour la conservation de la faune et la flore marines de l’Antarctique (CCAMLR).
Nos deux pays pourront célébrer leur étroite collaboration lors de la 43ᵉ Réunion Consultative des Parties au Traité sur l’Antarctique, organisée par la France, qui se réunira en juin 2021. Cet évènement, qui marquera le 30ème anniversaire de la signature du Protocole de Madrid relatif à la protection de l’environnement en Antarctique, sera l’occasion pour la France et l’Espagne de mobiliser les États en faveur de la préservation de l’océan Austral et du continent Antarctique, véritables régulateurs thermiques de la planète.
La France et l’Espagne renforceront leur collaboration dans le cadre de la Convention pour la protection du milieu marin de l’Atlantique du Nord-Est (OSPAR) pour la protection de la zone arctique. Nos deux pays s’emploieront à être force de proposition dans les instances de dialogue d’OSPAR pour relancer les négociations pour la création d’une aire marine protégée dans l’océan arctique central.
La France et l’Espagne appellent de leurs vœux la création d’une zone de contrôle des émissions polluantes et nocives pour les navires en Méditerranée. Nous confirmons notre volonté de travailler de concert pour œuvrer à l’adoption à l’OMI, le plus tôt possible, d’une zone de réduction des émissions de soufre (SECA) en Méditerranée dans le cadre de la feuille de route adoptée par les Etats qui sont Parties à la Convention de Barcelone.
La France et l’Espagne s’engagent à lutter sans relâche pour l’éradication des plastiques dans les mers et les océans, qui affectent nos économies et endommagent nos précieux écosystèmes tout en posant un risque pour la santé. Nos deux pays agiront pour fédérer les initiatives et coalitions qui serviront cet objectif.
Enfin, l’Espagne et la France appellent de leurs vœux à la mobilisation et à la conclusion cette année d’un traité ambitieux pour l’océan global, ce bien commun de l’humanité. Nos deux pays continueront à participer activement aux négociations onusiennes sur le futur Traité mondial sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale (BBNJ), indispensable pour aboutir à une protection plus efficace en haute mer et contribuer ainsi à l’objectif soutenu de 30 % d’aires marines protégées mondiales en 2030.
Retour vers la page du XXVIème Sommet franco-espagnol de Montauban
Dernière modification le 17/03/2021
haut de la pageVoir aussi
Dans la même rubrique
- 27e Sommet franco-espagnol (Barcelone, 19 janvier 2023)
- Signature du Traité de Barcelone
- Le président de la République au Sommet des pays du sud de l’Union européenne « EU MED » à Alicante, en Espagne
- Entretien du président de la République avec le président du gouvernement espagnol à Paris (21 mars 2022)
- Déplacement du Premier ministre à Madrid (10 décembre 2021)