Audition par la commission mixte des affaires européennes du Congrès espagnol (9 mars 2022) [es]

Dans le contexte inédit de l’agression de l’Ukraine par la Russie, qui marque « un changement d’époque », l’ambassadeur a souhaité transmettre un double message à ses interlocuteurs. Tout d’abord, il a tenu à assurer que « l’agenda législatif de l’Union européenne poursuit et poursuivra son cours » : des textes fondamentaux seront délivrés lors de la présidence française, comme par exemple la directive du « salaire minimum », les règlements sur la régulation des plateformes numériques ou la mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. « C’est la réponse la plus forte que nous pouvons donner à Vladimir Poutine : celle d’une démocratie européenne qui dépasse les adversités, sûre de ses bases, continuant à opérer des choix sur les sujets qui comptent pour notre avenir », a déclaré Jean-Michel Casa.

Rappelant que « le retour de la guerre en Europe vient confirmer la pertinence du diagnostic que la France avait établi pour son agenda de présidence, c’est-à-dire l’impérieuse nécessité d’une Europe qui assume un agenda de puissance », l’ambassadeur s’est félicité de la fermeté de la réponse européenne, rapide et unie : des sanctions massives, la remise d’aides humanitaires et de matériel militaire. « Toutes ces avancées portent en elles précisément ce que Vladimir Poutine entendait empêcher : l’affirmation d’une Europe puissance, de surcroît de plus en plus agile dans les situations de crises ».

Mettant l’accent sur les multiples conséquences de la séquence qui s’engage (retour de l’inflation, retour de l’aléa géopolitique dans nos approvisionnements stratégiques, effets collatéraux des sanctions) au moment-même où l’Europe engage la mise en œuvre de son plan de relance, Jean-Michel Casa a souligné les mutations structurelles de notre économie et de nos sociétés : réduction de nos dépendances, avancées jusqu’à une transition énergétique assumée, qui garantisse notre souveraineté. L’ambassadeur a rappelé que ces sujets occupent une place centrale lors du sommet organisé à Versailles, les 10 et 11 mars, qui sera l’occasion de poser les bases de ce que le président de la République appelle le nouveau modèle européen de croissance.

« Puissance, relance et… appartenance », l’ambassadeur a également mis en avant le troisième pilier de la présidence française. « Nous retrouvons le sens profond de ce qui nous unit. Eviter le retour du tragique, construire ensemble un espace de paix et de prospérité », a déclaré Jean-Michel Casa aux représentants du Congrès des députés.